Attention, c’est l’été !

Bien que l’été soit souvent synonyme de vacances pour plusieurs, le secteur de la construction doit encore patienter quelques semaines avant de pouvoir en profiter pleinement. D’ici là, la saison chaude peut apporter son lot de défis : grandes chaleurs, vents violents, orages soudains… Pour traverser cette période en toute sécurité, voici quelques conseils pratiques à garder en tête !

Canicule et travail extérieur : un duo à surveiller de près

Les journées chaudes mettent les travailleurs de la construction à rude épreuve. Travailler à l’extérieur, en plein soleil, ou accomplir des tâches exigeant un effort physique intense peut entraîner un coup de chaleur — une situation grave dont les conséquences peuvent être fatales.

Restez vigilants et prenez les précautions nécessaires pour travailler en toute sécurité sous le soleil.

Pour vous aider à mettre en place des mesures préventives lors des journées chaudes et vous assurer que les conditions de travail de vos travailleurs sont sécuritaires, plusieurs outils sont disponibles :

• Le feuillet de la CNESST pour évaluer le risque d’exposition au coup de chaleur.
• Les versions numériques des outils de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) pour soutenir la prise en charge des contraintes thermiques et des risques associés aux épisodes de grande chaleur en milieu de travail.

Risque de foudre : un danger bien réel

Les travailleuses et travailleurs qui effectuent des tâches à l’extérieur sont exposés au risque d’être frappés par la foudre lors d’un orage. Ce danger peut entraîner des blessures graves, voire être mortel.

Mesures de prévention

Pour protéger les travailleuses et travailleurs œuvrant à l’extérieur, l’employeur doit mettre en place une procédure spécifique en cas d’orage. Celle-ci doit inclure, au minimum, les éléments suivants :

1. Surveillance des conditions météorologiques

• Consulter régulièrement :
  • Les bulletins météorologiques
  • Les veilles ou alertes d’orages violents
  • La carte canadienne du risque de foudre.
• Observer les signes annonciateurs :
  • Accumulation de nuages sombres
  • Présence de nuages imposants à base foncée (cumulonimbus)
  • Changements soudains de vent ou de température
  • Bruit du tonnerre ou éclairs visibles.

2. Comportement à adopter si un orage éclate sans abri sécuritaire à proximité

• À éviter absolument :
  • Se réfugier sous un arbre (risque de courant au sol, éclairs latéraux, branches brisées)
  • Se tenir debout dans un espace dégagé (risque d’être le point le plus haut).

• À faire :
  • Chercher un creux dans le sol
  • S’accroupir en position du « petit bonhomme » : pieds joints, mains sur les genoux, tête rentrée, pour minimiser le contact avec le sol.

Pour vous aider à savoir quoi faire en cas d’orage, la CNESST a mis à votre disposition une Procédure en cas d’orage lors de travaux extérieurs (Guide et modèle).

Vents violents : des risques à ne pas sous-estimer

Les vents violents peuvent survenir soudainement et représenter un danger sérieux pour les travailleuses et travailleurs à l’extérieur. Voici quelques exemples de risques associés :

Risques physiques et blessures

• Objets déplacés par le vent pouvant frapper les personnes
• Lésions oculaires causées par la poussière ou des débris en suspension
• Entorses ou foulures dues à des chutes ou à des gestes brusques pour retenir un objet
• Blessures causées par du verre brisé (portes ou fenêtres frappées par des objets).

Risques liés à l’environnement

• Exposition de la peau au froid (en cas de vent hivernal)
• Chutes ou renversements de charges, de matériel ou de véhicules
• Bris de branches ou déracinement d’arbres.

Risques structurels

• Effondrement de structures temporaires ou fragiles : toits, échafaudages, clôtures, tours, etc.
• Bris de lignes électriques, avec risques d’électrocution et de pannes.

Autres dangers

• Visibilité réduite (poussière, neige, etc.)
• Propagation rapide d’un incendie déclenché par des étincelles ou du matériel inflammable.

Comment se préparer aux vents violents en milieu de travail ?

• Inclure les vents violents dans les procédures de prévention.
• Être prêt à arrêter le travail lorsque les conditions deviennent trop dangereuses.
• Toujours vérifier les bulletins météorologiques et surveiller les conditions météorologiques pendant le quart de travail.
• Être à l’affût des signes de vent dans le ciel. Environnement et Changement climatique Canada recommande de surveiller les tourbillons de poussière au sol, les vagues qui approchent sur l’eau et les nuages en rouleaux sous les orages, car ils sont souvent associés à des vents violents soufflant en rafales.
• S’assurer que les structures en construction sont soutenues et contreventées. Les bâtiments en construction ou en mauvais état peuvent s’effondrer plus facilement.
• Sensibiliser et former les travailleurs au sujet des dangers des vents violents et des mesures à prendre pour travailler de façon sécuritaire.

Mesures de prévention

Les mesures à adopter varient selon la vitesse du vent, mais certaines précautions générales peuvent grandement réduire les risques :

Sécurité des activités

• Interrompre les tâches ou arrêter complètement le travail si les conditions deviennent dangereuses.
• Éviter de transporter de grands objets (comme des panneaux) qui peuvent agir comme des voiles et devenir incontrôlables.

Sécurisation des équipements et structures

• Fixer solidement tous les objets ou les mettre à l’abri (à l’intérieur, ou à l’aide de poids, cordes, chaînes, piquets).
• Vérifier que les loquets, portes et fenêtres sont bien fermés.
• S’assurer que les échafaudages, échelles et structures temporaires sont bien ancrés.

Protection des personnes

• Se mettre à l’abri à l’intérieur dès que possible.
• Éviter les murs extérieurs et les fenêtres une fois à l’intérieur.
• Porter un harnais de sécurité et s’attacher solidement lors de travaux en hauteur.
• Utiliser des lunettes de sécurité ou de protection pour éviter les blessures oculaires.

Sécurité des véhicules

• Si vous êtes en voiture et ne pouvez pas trouver refuge, restez à l’intérieur du véhicule.
• Évitez les zones à risque, comme les endroits boisés ou proches de lignes électriques.
• Restez loin des véhicules hauts (camions, autobus, remorques), qui peuvent basculer sous l’effet du vent.
• Utilisez des bâtiments ou d’autres véhicules comme coupe-vent, si possible.

Pour en savoir plus : CCHST: Conditions météorologiques – Vents violents

Feux de forêt et panaches de fumée

Avec la présence de plusieurs feux de forêts dans plusieurs régions du Québec, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) appelle les travailleurs et employeurs à la vigilance.

Voici les mesures préventives à adopter en cas d’incendie de forêt ou de panache de fumée :

Mesures préventives à adopter

• Suivre les avis publics et les alertes régionales concernant la qualité de l’air et la présence de smog.
• Fermer les fenêtres et désactiver les systèmes de ventilation ou les mettre en mode « recirculation d’air », si possible.
• Rester à l’intérieur des bâtiments pour limiter l’exposition aux contaminants présents dans l’air.
• Reporter les travaux extérieurs, lorsque cela est possible.
• Si le travail extérieur est inévitable :
  • Privilégier les tâches dans une cabine fermée et filtrée.
  • En dernier recours, porter un masque respiratoire de type N95 ou P100 pour réduire l’exposition aux particules fines.
• Contacter Info-Santé (811) pour toute inquiétude liée à la santé d’un travailleur ou d’une travailleuse.
• Composer le 911 en cas d’urgence médicale.

Par ailleurs, la CNESST rappelle l’importance de réduire au maximum l’exposition à la fumée, tant pour les travailleurs et travailleuses que pour les employeurs, afin de prévenir toute incommodité ou effet néfaste sur la santé.

Pour en savoir plus : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/liste-informations-prevention/feux-foret-panaches-fumee

Tiques : la vigilance est de mise

Les températures douces annoncent également le retour des tiques dans plusieurs régions du Québec. C’est à cette période de l’année qu’elles sont les plus actives, ce qui augmente le risque de piqûres pour les personnes travaillant à l’extérieur.

Lorsqu’elles sont infectées, les tiques peuvent transmettre à l’humain la maladie de Lyme, nocive pour l’humain et les animaux domestiques et, en progression au Québec depuis 2011. Elles peuvent aussi transmettre l’anaplasmose ainsi que la zoonose¹.

Au Québec, selon les données de surveillance disponibles, les tiques Ixodes scapularis (qui peuvent transmettre la maladie de Lyme) sont établies dans certains secteurs des régions suivantes :

• Estrie;
• Lanaudière;
• Mauricie-Centre-du-Québec;
• Montérégie;
• Montréal;
• Outaouais;
• Laval;
• Laurentides.

La prévention : votre meilleure alliée contre les tiques

Les travailleuses et travailleurs qui œuvrent à l’extérieur sont particulièrement exposés aux piqûres de tiques, surtout dans les zones boisées ou herbeuses. Voici quelques mesures simples, mais essentielles pour se protéger efficacement :

Avant et pendant le travail à l’extérieur

• Évitez les herbes hautes et restez dans les sentiers dégagés.
• Appliquez un chasse-moustiques à base de DEET ou d’icaridine sur les parties exposées du corps (évitez le visage).
• Portez des vêtements longs, de couleur claire, un chapeau et des souliers fermés.
• Rentrez le bas du pantalon dans les chaussettes et le chandail dans le pantalon pour limiter les points d’entrée.

Après le travail en zone à risque

• Prenez un bain ou une douche dans les 2 heures suivant l’exposition.
• Inspectez minutieusement votre corps, en portant une attention particulière aux zones chaudes et humides (aisselles, aine, derrière les genoux, cuir chevelu).
• Examinez vos vêtements et votre équipement avant d’entrer dans un bâtiment.
• Lavez ou mettez les vêtements dans la sécheuse à haute température pour éliminer toute tique restante.

Si une tique est accrochée à la peau

• Retirez-la dès que possible, idéalement dans les 24 heures suivant la piqûre, à l’aide d’une pince fine.
• Saisissez la tique le plus près possible de la peau, tirez doucement sans la tordre, puis désinfectez la zone.

Pour toutes autres informations, veuillez cliquer sur les liens ci-dessous :

• Feuille de suivi : Personne piquée par une tique ou ayant reçu un diagnostic de maladie de Lyme-INESSS
  Les tactiques anti-tiques : Mesures de prévention de la maladie de Lyme en milieu de travail-INSPQ
  Tout savoir sur la maladie de Lyme : Québec.ca – INSPQ
  Des capsules sur les risques liés au travail à l’extérieur-APSSAP

Alors que les étés deviennent de plus en plus marqués par des phénomènes climatiques extrêmes, la prévention sur les chantiers de construction n’est plus une option, mais une nécessité. Adapter les horaires de travail, renforcer les protocoles de sécurité, former les équipes aux risques liés à la chaleur et aux intempéries, et intégrer des solutions innovantes dans la gestion des chantiers sont autant de leviers essentiels pour protéger la santé des travailleurs et assurer la continuité des activités. En anticipant les impacts du climat, le secteur de la construction peut non seulement réduire les accidents et les arrêts de travail, mais aussi contribuer à bâtir un environnement de travail plus résilient et durable.

Sur ce, l’équipe de rédaction d’ACQConstruire vous souhaite un bon été !

1. Anaplasmose : Maladie causée par le microorganisme Anaplasma marginale, un parasite des globules rouges. Elle touche les ruminants domestiques et sauvages, notamment les bovins, les moutons, les chèvres et les cerfs.
Zoonose : Maladie transmissible d’une espèce animale ou non humaine à l’homme.